Lundi 31 mars 2008 à 22:13


Tu crois tout savoir, mais tu ne sais rien. Un beau jour, tu t'en rends compte, mais c'est trop tard, le mal est déjà fait. Irréversible. Tu t'es changé, transformé, déshumanisé. Tu es devenu vide, vide d'émotions, vide de sensations, de passions. Vide. Comme si tu étais mort de l'intérieur. Ton corps erre, perdu, desséché.



' Je croyais que c'était moi la plus maligne, que j'avais compris la vie mieux que les autres, et je me congratulais parce que je n'étais pas tombée dans le piège. Et puis voilà, je me sens complètement perdue. '

Je l'aimais, Anna Gavalda .

Samedi 29 mars 2008 à 19:53

 

  "  Le piège, c'est de penser qu'on a le droit d'être heureux.
    Nigauds que nous sommes.
   Assez naïfs pour croire une seconde que nous maîtrisons le cours de nos vies.
   Le cours de nos vies nous échappe, mais ce n'est pas grave. Il n'a pas grand intérêt...
    L'idéal, ce serait de le savoir plus tôt.  "

Je l'aimais, Anna Gavalda  .

Vendredi 21 mars 2008 à 21:38



"  Je me suis assise et j'ai pris ma tête entre mes mains.
   Je rêvais de pouvoir la dévisser, de la poser par terre devant moi et de shooter dedans pour l'envoyer valdinguer le plus loin possible.
   Tellement loin qu'on ne la retrouverait plus jamais.
   Mais je ne sais même pas shooter.
   Je taperais à coté, c'est sûr.  "

Je l'aimais, Anna Gavalda .
Ouais, c'est avec cet extrait et un autre que j'ai ressenti ce que tu m'as décrit.

Mercredi 12 mars 2008 à 21:15


Nan mais regardez le. Si c'est pas malheureux ça. Il est à l'affut d'une attention, de la part de n'importe qui. Il fait celui qui va bien très bien tout seul, le mec pas intéressé, mais j'vois clair à son jeu. L'autre jour, à la cantine, il a suffit qu'une fille lui parle un peu, qu'elle ait quelques points communs avec lui et de l'humour, et le voilà déjà dans ses songes. J'imagine bien le scénario, genre ils deviennent inséparables, chacun arrivant à comprendre l'autre par un regard. Mais oui, tu peux y croire à ton rêve. T'as plus qu'ça en fin de compte. J'suis un peu triste pour lui quand même, mais j'peux rien y changer à tout ça. Le fait est qu'il est froid. Il s'en rend probablement pas compte, mais il est froid. On a pas envie d'aller vers lui. Et lui, aussi coincé et timide qu'il est, quand il parle plusieurs fois à des gens par des connaissances, il retourne pas les voir. Il a la trouille, c'est ça le truc. Il a peur que ces gens le mordent quand il tend une joue. Pitoyable. S'il prenait la peine d'enlever sa carapace protectrice et de faire des petits efforts de sociabilité, ça irait beaucoup mieux. Mais non, il a peur, alors il est paralysé. Avec ses amis il paraît être un mec décontracté et marrant mais que dalle. Et avec les filles c'est bien pire. La fille de la cantine, j'ai bien remarqué qu'après ça il la regardait à la moindre occasion. Comme si, pensant qu'elle lui portait une certaine importance, il se forçait un peu à la regarder. Dans le style, c'est la seule qui pourrait me donner ma chance, alors j'vais pas faire le difficile. C'est triste quand même, on aurait dit qu'il avait quatorze ans. Le soir même il a du n'avoir de cesse de penser à elle. S'imaginer dans ses bras, dans ses draps. Les repas de famille, les sorties à deux. Les surprises, les cadeaux. Et non coco, il n'y aura rien de tout ça. Surtout si tu la regardes dans les yeux quand tu la croises mais que tu t'arrêtes même pas pour lui dire bonjour. C'est pas comme ça qu'ça marche. T'es pas dans un film, eh non. Enfin ... il le sait trop bien ça. Trop coincé pour garder quelqu'un ni même l'attraper en vol. Ouais parce que quand il sent qu'une fille se rapproche de lui, même si c'est pour l'embrasser, il recule, il est mal à l'aise. Il n'arrive même plus à garder le peu de naturel qui subsistait en lui. Il est maladroit, il appréhende, et après ya la boule au ventre qui s'ramène. Ah il la hait celle-là. Après coup, il l'idolatre, parce qu'être un être vide, c'est déprimant. Les papillons dans le ventre ça lui rappelle qu'il est en vie, et qu'il ressent encore quelques choses de temps en temps. De temps en temps. Je sais même pas s'il arriverait à accepter l'idée que son problème, c'est lui.
Ah ... ils sont drôles ces humains. Tellement prévisibles. Avec tellement de défauts dans si peu de matières ... Mais je ne m'en lasse jamais.

Dimanche 24 février 2008 à 22:45


Ce qui m'effraie le plus n'est pas tant d'aller à Fontainebleau, ou à Melun à la rentrée, c'est surtout de plus la voir chaque jour, de ne plus jouer au foot en histoire, ne plus faire Gilbert Montagné en espagnol, ne plus se dire que c'est pas facile et qu'il faut y aller à la main. Ne plus regarder ce lycée, ce monde ensemble et constater à quel point tout change et se dégrade. Ne plus avoir ce rayon de soleil quotidien.

Je suis intimement persuadée que je ne suis personne, et de ce fait je le deviens. J'aurais aimé qu'on me surprenne et qu'on me prouve le contraire, mais je ne me fais plus d'illusion. Je n'aime pas les grandes soirées où tout le monde se connait et s'amuse. Je ne me sens jamais aussi seule quand dans ces soirées-là. Je deviens maître dans l'art de passer inaperçu et de s'effacer.

J'ai toujours su où je voulais aller, pourquoi et par quel moyen y parvenir. Mais depuis peu, tout ce qui était considéré comme acquis et sûr s'estompe et s'efface. Je suis perdue et ne trouve plus aucun sens à tout ça. Je voulais être quelqu'un d'utile, qui prendrait les devants pour changer des choses, mais mon mépris pour les Hommes croit de jour en jour, et je ne vois plus l'intérêt de faire autant d'études pour aider des gens que je n'aime pas.

J'ai presque autant de raisons de rester que de partir, mais peut-être que celles de rester sont meilleures. Je crois que j'ai toujours cet infime espoir qui me dit qu'un jour peut-être les choses seront différentes et que la vie aura un sens. Pour l'heure je travaille, probablement trop d'ailleurs, parce que je suis raisonnable que je ne laisse pas mes pulsions me mener n'importe où. Je me lève chaque matin parce qu'il le faut mais sans grande conviction. On se donne des buts dérisoires pour avoir la satisfaction d'un jour les atteindre. Je considère que la vie n'est pas un cadeau, mais on fait avec. Je ne passerai pas les 40 ans, ni même les 30 si j'arrive à rester lucide.

Ma mère m'a dit que j'avais un air triste et pas chaleureux du tout. J'approuve entièrement. Je crois que je fais peur aux gens et que malgré moi je fais tout pour qu'ils ne m'approchent pas. Je suis froide et le resterai. La vie de famille c'est pas pour moi. La famille, et l'amour non plus, restons lucides. Je connais des gens pour une soirée, deux soirées, mais pas pour le quotidien. Je ne dois pas être tant appréciée que ça. On s'y fait à force, j'vous assure. On est sociable ou on l'est pas.

J'ai horreur de parler de moi, faut bien avouer que c'est pas des plus passionnants hein. C'est pour ça que j'refilerai cette merde à personne. J'me fous totalement d'avoir des commentaires, mes articles sont ma façon de m'exprimer, à défaut de parler d'tout ça. Laissez moi mes idées, c'est une des rares choses qui ont de l'importance à mes yeux. D'ailleurs j'ai un talent fabuleux pour perdre des gens. J'ai un p'tit noyau solide qui m'redonne le sourire, mais pour combien de temps ... On verra bien qui passe l'été.



On vide son sac et sa mauvaise humeur, et tout va mieux d'un coup

Dimanche 3 février 2008 à 15:41


ORPHEE _ Parce qu'à la fin c'est intolérable d'être deux. Deux peaux, deux enveloppes, bien imperméables autour de nous, chacun pour soi avec son oxygène, avec son propre sang quoi qu'on fasse, bien enfermé, bien seul dans son sac de peau. On se serre l'un contre l'autre, on se frotte pour sortir un peu de cette effroyable solitude. Un petit plaisir, une petite illusion, mais on se retrouve bien sûr tout seul, avec son foie, sa rate, ses tripes, ses seuls amis.

EURYDICE _ Tais-toi !

ORPHEE _ Alors on parle. On a trouvé cela aussi. Ce bruit de l'air dans la gorge et contre les dents. Ce morne sommaire. Deux prisonniers qui tapent contre le mur du fond de leur cellule. Deux prisonniers qui ne se verront jamais. Ah ! on est seul, tu ne trouves pas qu'on est trop seul ?

EURYDICE _ Tiens-toi fort contre moi.

ORPHEE, qui la tient _ Une chaleur, oui. Une autre chaleur que la sienne. Cela, c'est quelque chose d'à peu près sûr. Une résistance aussi, un obstacle. Un obstacle tiède. Allons, il y a quelqu'un. Je ne suis pas tout à fait seul. Il ne faut pas être exigeant !

EURYDICE _ Demain, tu pouras te retourner. Tu m'embrasseras.

ORPHEE _ Oui. J'entrerai un moment dans toi. Je croirai pendant une minute que nous sommes deux tiges enlacées sur la même racine. Et puis nous nous séparerons et nous redeviendrons deux. Deux mystères, deux mensonges. Deux. Il la caresse. Il rêve. Voilà, il faudrait qu'un jour tu me respires avec ton air, que tu m'avales. Ce serait merveilleux. Je serais tout petit dans toi, j'aurais chaud, je serais bien.

EURYDICE, doucement _ Ne parle plus. Ne pense plus. Laisse ta main se promener sur moi. Laisse-la être heureuse toute seule. Tout redeviendrait si simple si tu laissais ta main seule m'aimer. Sans plus rien dire.

ORPHEE _ Tu crois que c'est cela qu'ils appellent la bonheur ?

EURYDICE _ Oui. Ta main est heureuse, elle, en ce moment. Ta main ne me demande rien que d'être là, docile et chaude sous elle. Ne me demande rien, toi non plus. Nous nous aimons, nous sommes jeunes; nous allons vivre. Accepte d'être heureux, s'il te plaît ...


Eurydice, Jean Anouilh .

Lundi 28 janvier 2008 à 21:34



Vous savez, je ne crois pas que l'homme soit entièrement mauvais de nature. Ni même bon d'ailleurs. Je crois plutôt qu'il est avant tout indubitablement égoïste et corrompu. Ça fait toute la différence.

Vendredi 18 janvier 2008 à 22:52


VINCENT _ Ah! l'amour, l'amour ! Tu vois, ma belle amie, sur cette terre où tout nous brise, où tout nous déçoit, où tout nous fait mal, c'est une consolation merveilleuse de penser qu'il nous reste l'amour ...
 
LA MÈRE _ Mon gros chat ...
 
VINCENT _ ... Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, Lucienne, méprisables ou sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses ou dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange. Mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux !
 
LA MÈRE
_ Oui, mon gros chat. C'est de Perdican.
 
VINCENT
s'arrête, surpris. _ Tu crois ? Je l'ai tant joué !
 
LA MÈRE
_ T'en souviens-tu ? Tu le jouais ce premier soir au Grand Casino d'Ostende. Moi, je jouais la " Vierge folle " au Kursaal, mais je n'étais que du premier acte. Je suis venue t'attendre dans ta loge. Tu es sorti de scène encore tout vibrant des beaux mots d'amour que tu venais de dire et tu m'as aimée là, tout de suite, en Louis XV ...
 
VINCENT
_ Ah ! Nos nuits d'amour, Lucienne ! L'union des corps et des coeurs. L'instant, l'instant unique où l'on ne sait plus si c'est la chair ou si c'est l'âme qui palpite ...

LA MÈRE
_ Tu sais que tu as été un amant merveilleux, mon grand chien !

VINCENT
_ Et toi la plus adorable de toutes les maîtresses !

LA MÈRE
_ D'ailleurs, je suis folle, tu n'étais pas un amant. Tu étais l'amant. L'inconstant et le fidèle. Le fort et le tendre, le fou. Tu étais l'amour. Comme tu m'as fait souffrir ...

VINCENT
_ Ah ! on est souvent trompé en amour, souvent blessé, souvent malheureux, Lucienne, mais on aime. Et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. Et c'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui ! "


Eurydice_ Jean Anouilh .

Décidément, Anouilh ... <3 Ca serait sympa à analyser l'emploi des p'tits noms par la mère j'pense. Mais les analyses n'ont jamais été mon point fort ^^ .

Lundi 7 janvier 2008 à 21:56


Plus mon expérience croît, plus mon impression se renforce. Impression assez complexe à décrire à vrai dire. J'ai eu quelques occasions de connaitre cette ambiance si particulière des soirées, surtout de ces soirées où on ne connait qu'un infime pourcentage des individus présents. On arrive à l'endroit clé, celui où beaucoup de choses peuvent se passer ou non, on dit bonjour à chaque personne, par politesse ou par désir de connaitre de nouvelles têtes. Au fur et à mesure, on échange des bouts de mots, de phrases, de conversation, comme si c'était tout à fait naturel. Comme si chaque jour qu'on se croisait au lycée, on se connaissait et on s'appréciait. Comme si. On se force, ou on prend sur soi pour aller vers les inconnus. Mais au final, on n'est plus inconnu. Plus inconnu dans cette pièce, cette maison, avec ces individus. Peut être pas amis non plus, des connaissances. Furtives. Ephémères. Surtout éphèmères. Peut-être était-ce l'alcool. Le tabac. Ou d'autres substances inhalées. Ingurgitées. Consommées, sans modération. Peut-être n'étions-nous pas nous-même. Peut-être que la schizophrénie est apparue sans qu'on ne s'en aperçoive. Ca aurait très bien pu être un rêve après tout. Mais ça ne l'était pas. C'est bien la seule chose qui est certaine en tout cas. On doit avoir peur, tous. Ou être indifférents, tous. Ou hypocrites. Chacun sa solution à la question. La même question pourtant. Mais tous avons une approche, une réaction différente. Le lendemain, la semaine suivante, la rentrée suivante semble être en décalage, en rupture avec les événements passés. Tantôt on jouait aux cartes. On rigolait, chahutait. On se regardait au moins. A présent, le néant. Il semblerait que la soirée ne se soit pas déroulée. On se parlait, on est indifférent. On détourne les yeux quand on se croise. On ne se parle Ô jamais. Surtout pas envisageable. C'est évident. On se racontait nos histoires. Histoires vécues, histoires drôles. On se confiait même parfois. Et plus rien. Les soirées sont un monde à part. Quelques rares fois, des amitiés naissent. Copines de cuite hein. Mais la plupart du temps, on n'apprend que des prénoms. Prénoms qu'on n'oubliera pas, mais qu'on n'utilisera plus pourtant.

Dimanche 6 janvier 2008 à 22:11


They always say true love is all you need
But when true love is gone can we go on?
They say true love would never leave
But my true love has gone and I can't go on
True Love, Madina Lake
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