VINCENT _ Ah! l'amour, l'amour ! Tu vois, ma belle amie, sur cette terre où tout nous brise, où tout nous déçoit, où tout nous fait mal, c'est une consolation merveilleuse de penser qu'il nous reste l'amour ...
LA MÈRE _ Mon gros chat ...
VINCENT _ ... Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, Lucienne, méprisables ou sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses ou dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange. Mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux !
LA MÈRE _ Oui, mon gros chat. C'est de Perdican.
VINCENT s'arrête, surpris. _ Tu crois ? Je l'ai tant joué !
LA MÈRE _ T'en souviens-tu ? Tu le jouais ce premier soir au Grand Casino d'Ostende. Moi, je jouais la " Vierge folle " au Kursaal, mais je n'étais que du premier acte. Je suis venue t'attendre dans ta loge. Tu es sorti de scène encore tout vibrant des beaux mots d'amour que tu venais de dire et tu m'as aimée là, tout de suite, en Louis XV ...
VINCENT _ Ah ! Nos nuits d'amour, Lucienne ! L'union des corps et des coeurs. L'instant, l'instant unique où l'on ne sait plus si c'est la chair ou si c'est l'âme qui palpite ...
LA MÈRE _ Tu sais que tu as été un amant merveilleux, mon grand chien !
VINCENT _ Et toi la plus adorable de toutes les maîtresses !
LA MÈRE _ D'ailleurs, je suis folle, tu n'étais pas un amant. Tu étais l'amant. L'inconstant et le fidèle. Le fort et le tendre, le fou. Tu étais l'amour. Comme tu m'as fait souffrir ...
VINCENT _ Ah ! on est souvent trompé en amour, souvent blessé, souvent malheureux, Lucienne, mais on aime. Et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. Et c'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui ! "
LA MÈRE _ Mon gros chat ...
VINCENT _ ... Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, Lucienne, méprisables ou sensuels; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses ou dépravées; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange. Mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux !
LA MÈRE _ Oui, mon gros chat. C'est de Perdican.
VINCENT s'arrête, surpris. _ Tu crois ? Je l'ai tant joué !
LA MÈRE _ T'en souviens-tu ? Tu le jouais ce premier soir au Grand Casino d'Ostende. Moi, je jouais la " Vierge folle " au Kursaal, mais je n'étais que du premier acte. Je suis venue t'attendre dans ta loge. Tu es sorti de scène encore tout vibrant des beaux mots d'amour que tu venais de dire et tu m'as aimée là, tout de suite, en Louis XV ...
VINCENT _ Ah ! Nos nuits d'amour, Lucienne ! L'union des corps et des coeurs. L'instant, l'instant unique où l'on ne sait plus si c'est la chair ou si c'est l'âme qui palpite ...
LA MÈRE _ Tu sais que tu as été un amant merveilleux, mon grand chien !
VINCENT _ Et toi la plus adorable de toutes les maîtresses !
LA MÈRE _ D'ailleurs, je suis folle, tu n'étais pas un amant. Tu étais l'amant. L'inconstant et le fidèle. Le fort et le tendre, le fou. Tu étais l'amour. Comme tu m'as fait souffrir ...
VINCENT _ Ah ! on est souvent trompé en amour, souvent blessé, souvent malheureux, Lucienne, mais on aime. Et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : " J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. Et c'est moi qui ai vécu et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui ! "
Eurydice_ Jean Anouilh .
Décidément, Anouilh ... <3 Ca serait sympa à analyser l'emploi des p'tits noms par la mère j'pense. Mais les analyses n'ont jamais été mon point fort ^^ .
J'ai eu l'addresse msn d'Antoine, je ne sais pas quoi en faire. Je continue mon bouquin, ya un moment que je t'ai rien envoyé et ça a pas mal avancé. Il faut que je le termine. Je ne pense qu'à Antoine, et des fois à toi parce que je me dit "je l'abandonne". C'est un peu con parce qu'après tout on s'est jamais vues. Mais bon, j't'aime bien quand même.